« pourquoi dire qu’interdire un vêtement peut représenter des troubles à l’ordre public ? »
Ok, posons des bases. Si je schématise et en me basant sur le fait qu’une discrimination entraîne un repli identitaire des personnes stigmatisées (voir la théorie de l’identité sociale et autres). Mais aussi qu’il est (malheureusement) humain d’avoir tendance à rejeter ceux qui sont différents de nous. On abouti à ce type de cercle vicieux :
Discrimination (contre les musulmans) -> repli identitaire des musulmans -> encore moins d’envie de mixité -> discrimination de ceux qui ont discriminé (donc contre les non-musulmans cette fois, au choix : anti-blanc, anti-république, anti-colonialiste, …) -> repli identitaire des non-musulmans -> encore moins d’envie de mixité -> discrimination de ceux qui ont discriminé (donc retour sur les musulmans) -> etc
J’ai choisi la discrimination des musulmans en premier car il est (malheureusement là encore) humain de discriminer l’étranger qui arrive dans un pays. Donc entre une immigration mal préparée et mal gérée (à cause de nombreux facteurs qui n’ont pas pris en compte des réactions sommes toute assez normales, mais aussi d’une plus grande difficulté en raison de plus grandes différences culturelles contrairement aux immigrations passées) qui a débuté dans les années 70 et qui a depuis alimenté ce cercle vicieux (pour preuve la progression constante depuis des années des partis politique d’extrême droite qui ont fait de cette discrimination leur fond de commerce) + Daech au milieu on peut comprendre la sorte de folie collective qui est en train de se passer en ce moment. Le port du burkini n’aurait certainement posé aucun problème en France 10 ou 20 ans en arrière.
Tout ça pour dire que la cause première du trouble à l’ordre public qui nous concerne est la discrimination envers les musulmans, l’interdiction du burkini en étant bien sûr une de plus. En outre, le repli identitaire qui résulte d’une discrimination empêche une bonne intégration et favorise des réactions extrêmes d’un côté comme de l’autre en rentrant à l’intérieur du cercle vicieux vu plus haut. Donc tout l’inverse du but souhaité au départ qui est de favoriser une bonne intégration et de favoriser la paix sociale.
Certains membres de notre gouvernement (ou d’autres politiques) n’aident pas s’ils prennent le (faux) prétexte de la loi sur la laïcité pour engendrer plus de discrimination. Dans un sens ils légalisent et légitiment les réactions de rejet, et alimentent donc (consciemment ou non) ce trouble à l’ordre public que l’on souhaite résorber. Alimentation provenant ici du fait que ceux qui ont tendance à vouloir rejeter l’autre vont se sentir soutenus dans leur démarche, ce qui facilitera le passage à l’acte. Une fois de plus on ne favorise ni l’intégration, ni la paix sociale.
Certaines personnes dans les médias (politiques ou non, mais vues comme des modèles) légitime également ce passage à l’acte en diffusant (là encore consciemment ou non) des idées mensongères sur la population musulmane. Il est donc légitime de penser que ces personnes alimentent des phénomènes de rejet susceptibles d’engendrer des troubles à l’ordre public en poussant les autres à passer à l’acte. Ils ne favorisent, eux aussi, en rien l’intégration. Encore une cause (qui tombent certainement sous le coup d’incitation à la haine raciale).
Un autre point qui n’aide pas et qui irait cette fois dans le sens des non-musulmans (mais pas que, des membres de la communauté musulmanes le pensent aussi pour des raisons différentes) est la problématique lié à l’immigration. Etant donné que nous avons mal préparé et géré cette immigration, et comme les « français de souche » tendent eux aussi vers un repli identitaire, il serait peut-être temps de penser à la limiter dans le but d’abaisser les tensions et de prévenir là aussi tout trouble à l’ordre public futur. Là encore on s’attaquerait à une cause réelle et non pas à un effet de la cause. Beaucoup de « français de souche » pensent en effet que l’immigration diluera leur identité, ce qui alimente ce repli identitaire, le rejet de l’autre et ne favorise pas ce fameux « vivre ensemble ». Sans parler des frustrations liées à la non prise en compte des politiques en place de cette revendication, ou encore d’une « bien pensance » qui ne veut pas en entendre parler. Problème migratoire qu’il n’est bien sûr pas judicieux de rejeter sur le dos des musulmans comme on peut souvent l’entendre dans les conclusions de certains (surement dû à cette frustration et un effet bouc-émissaire), les musulmans ne sont pas responsables des décisions politiques sur la question.
Bien sûr le problème est plus que complexe et bien d’autres facteurs sont susceptibles de rentrer en ligne de compte. Mais comment résorber toute tension future si l’on ne s’attaque pas aux causes réelles du problème ? N’irait-on pas dans le sens des troubles à l’ordre public que l’on souhaiterait éviter ?
En ce sens, l’interdiction du port d’un vêtement à connotation religieuse ne semble pas être la bonne solution pour prévenir des troubles à l’ordre public. Bien au contraire, cela ne pourra que les alimenter et empêcher la sortie de ce cercle vicieux dans lequel nous sommes tombés
Pour répondre à vos question il semble donc que la menace pour l’ordre public liée au port du burkini soit l’arbre qui cache la forêt. Couper cet arbre laissera donc cette forêt intacte et ne l’empêchera pas de se développer. Son interdiction n’est donc pas « proportionnée » au but recherché et il existe d’autres moyens plus pertinents d’arriver à une résorption de ces troubles. Pour ce qui est de savoir si ces moyens sont moins restrictifs, et étant donnée la situation, il semble plus judicieux de se poser la question de savoir si nous avons le choix ou non ?
« la discrimination, à la supposer établie, est davantage liée aux origines étrangères plutôt qu’à la religion »
Oui, cela démarre de cette façon. Mais plusieurs facteurs pourraient expliquer le phénomène et la différence de traitement et d’intégration entre les populations d’origine musulmane et les autres populations. Comme pourquoi s’attaquer à la religion.
Il y a déjà une plus grande différence culturelle auquel s’ajoute un facteur de visibilité lié à la couleur de peau. Le phénomène de rejet lié à la différence de l’autre étant aussi proportionnel à cette différence. Il y aura donc plus d’instincts de rejet envers la communauté musulmane que les autres communautés moins différentes d’un point de vue culturelle et de couleur de peau.
Contrairement aux populations que dont vous parlez la différence de couleur de peau est un facteur qui va faciliter et augmenter le phénomène de discrimination, et donc ne pas faciliter l’intégration pour plusieurs raisons autre que cette simple différence. Les populations émigrantes de peau blanche passeront inaperçus au milieu de la foule, alors que les populations à peau foncé seront visibles. La discrimination (une violence psychologique) pouvant être aussi le fait d’un mauvais regard ou d’une attitude (voir les travaux de Marie France Hirigoyen sur le sujet et ce que ça implique). Ce point est difficile à contrer, mais il augmente le phénomène de rejet. Ils seront aussi la cible d’un harcèlement policier pour tout un tas de raisons. En ce sens les populations étrangères à peau blanche seront donc moins ciblées dans la vie de tous les jours, donc moins discriminés, donc ressentiront moins de rejets.
Ensuite il y a aussi un phénomène psychologique qui veut que si nous rejetons l’autre, nous devons nous trouver toutes les bonnes excuses de le faire dans le but de nous dire que l’on a raison d’agir ainsi, de nous sentir dans notre bon droit et de pouvoir légitimer à nous même ce comportement. Nous ne voulons pas culpabiliser ou se sentir en faute. Ce phénomène est d’autant plus vicieux qu’il nous force à nous focaliser sur les différences et les points négatifs de l’autre, au lieu de nous focaliser sur les points positifs et nos points communs, donc nous empêche de faciliter l’empathie et le fameux « vivre ensemble ». Le cercle vicieux décrit dans mon commentaire précédent augmente dans le temps ce phénomène qui consiste à se focaliser de plus en plus sur nos différences et les points négatifs. Le problème étant que ces points négatifs sont bien souvent faux. Ceux qui les véhiculent dans les médias et auxquelles personne n’arrivent à répondre n’arrangent rien.
Une raison de rejeter l’autre pousse donc à lui trouver des griefs (objectifs ou non). Les griefs liés à la différence de couleur de peau étant limités, il reste le comportement ou encore la différence culturelle. La communauté musulmane est attaquée sur ces deux fronts.
Pour ce qui est des griefs liés au comportement on va retrouver les mêmes stéréotypes qui ciblent la communauté noire aux USA (il me semble majoritairement non-musulmane). Donc violence, criminalité, impossibilité d’intégration, etc. Stéréotypes bien sûr décontextualisés, amalgamé et masquant la complexité du problème dans le but de se donner raison.
L’autre attaque possible porte donc sur la culture. Une différence évidente à ce niveau étant la religion il semble logique que les attaques ciblent cette dernière (communauté musulmane donc musulmane donc religion musulmane). Attaques d’autant plus faciles que bien peu connaissent la religion musulmane, et qu’il est facile de sortir des phrases décontextualisés d’un livre religieux dans le but de montrer sa supposée « nocivité ». Dans un sens on pourrait faire la même chose avec un livre humaniste et sortir des phrases hors contexte dans le but de le faire passer pour un livre appelant au meurtre ou à des comportements anti sociaux. De plus, dans notre pays la religion (quelle qu’elle soit) n’est plus très bien vu et est devenu une cible de moqueries diverses, sans compter nos références culturelles qui ont associé religion et guerres de religion, donc violence à cause de la religion. Donc la religion musulmane s’avère une cible de choix pour se donner tout un tas de raisons de rejeter l’autre et de la voir comme la mauvaise personne, en l’occurrence la communauté musulmane française.
D’autres facteurs qui accentuent cette différence de traitement peuvent encore s’ajouter, comme les guerres que nous faisons au Moyen Orient depuis au moins les années 90. Comme dans toute guerre nous cherchons à justifier nos interventions en montrant l’autre comme le mal absolue (certainement aussi pour se déculpabiliser comme vu plus haut, à tord ou à raison). Dans ce cas l’autre est musulman. Comme nous allons « apporter la démocratie » à ces pays, il se trouve que l’on va associer (inconsciemment ou non) musulmans à non démocratique. On pourrait aussi parler de nos colonies, là aussi nous avions justifiés cette colonisation dans un but « civilisateur », donc sous entendu que l’autre n’est pas civilisé. On peut comprendre les traces que cela peut laisser dans l’inconscient collectif vis à vis de la communauté musulmane et de la religion musulmane.
D’ailleurs, et en plus du comportement, la religion est bien la cible qu’ont choisi les identitaires et autres partis d’extrême droite pour justifier le rejet de la communauté musulmane. La religion musulmane devenant même « l’explication » du comportement « néfaste » de cette communauté. La boucle est bouclée et la raison semble logique et évidente pour ceux qui y croient. Cela permet de bien dormir. Notons que certains partis plus modérés se sont mis aussi à prendre ce prétexte pour tout un tas de raisons.
« Si les immigrés européens ont souvent fait le dos rond, les immigrés de confession musulmane et en réalité leurs enfants ont eu une réaction identitaire visant à se distinguer du mode de vie autochtone par la réaffirmation de signes religieux totalement étrangers au pays d’accueil »
Oui, mais pour ce qui est des signes religieux et de la réaction identitaire j’espère que l’on sera d’accord qu’il est difficile de renier ses racines (qui une fois de plus sont différentes culturellement des immigrés européens), donc d’aller à l’encontre de la nature humaine sans que cela pose problème. Mais là encore la situation est complexe et peut fournir des explications sur cet état de fait, indépendamment du fait de renier ses racines.
La différence de traitement et le plus grand rejet que je viens de décrire peuvent facilement expliquer cette différence de réaction. Pour schématiser, et face à une discrimination, il peut y avoir acceptation (le « dos rond »), d’autant plus si elle est jugée légitime. Ou alors repli identitaire. On comprend bien que la majorité des raisons qui sous-tendent cette discrimination sont loin d’être légitimes et vont donc favoriser ce repli, donc par effet de bord seront susceptibles d’augmenter la réaffirmation de signes religieux (une forme de repli identitaire donc). On entendra aussi plus facilement parler de ceux qui ont choisi la voie du repli identitaire, ce qui alimentera les vues du groupe opposé et discriminateur et leur feront croire qu’ils ont raison.
L’autre facteur qui favorise ce repli identitaire est donc l’intensité des discriminations, un plus grand rejet. On a vu qu’elles étaient plus intenses que pour les autres populations. Donc là encore on favorise la direction vers le repli identitaire de la communauté musulmane à cause de cette intensité plus grande.
Il est aussi humain de vouloir chercher à atteindre ou à maintenir une identité sociale positive. Il est clair que si ce n’est pas le cas on ira vers ceux qui nous la donnent (cela peut être aussi une facilité de recrutement). En cas de discrimination on aura donc tendance à rester dans notre groupe et à rejeter le groupe qui ne veut pas nous donner cette identité positive. On peut d’ailleurs voir cette même logique appliqué chez ceux d’extrême droite qui face à une bien pensante naïve et superficielle qui les montre comme des mauvaises personnes vont avoir tendance à se replier sur eux-même et chercher de plus en plus à justifier de leurs vues. Donc à trouver sans cesse de nouvelles raisons de discriminer les musulmans. Tout cela aura donc tendance à alimenter le cercle vicieux discriminatoire de mon commentaire précédent et augmenter les tensions entre ces deux groupes, au lieu une fois de plus de faciliter l’intégration, l’absence de repli identitaire et de tensions.
Mais là encore d’autres facteurs rentrent en jeux qui pourraient expliquer ce repli par rapport aux autres communautés. La ghettoïsation n’a pas favorisé le dispatchement de la population d’immigrés au sein de la population. Elle va donc tendre à renforcer ce sentiment communautaire et ce repli identitaire. La proximité faisant aussi que celui qui se « soumet » sera traité de traître. On peut aussi comprendre ce phénomène de repli apparent chez les jeunes qui ont tendance à vouloir provoquer au delà de toute conviction religieuses (question d’âge). On aboutit une fois de plus au résultat inverse que l’on recherchait, bien que le repli identitaire peut prendre d’autres formes que religieuse.
On voit donc que la différence de traitement lié à l’intensité de la discrimination, le phénomène de visibilité lié à la couleur de peau, et les autres facteurs énoncés ne sont pas les mêmes que pour les populations d’immigrés européennes. L’intensité de la discrimination n’étant pas comparable, le phénomène de repli identitaire et de non intégration (bien que beaucoup soient intégrés) ne peut donc lui non plus être comparable.
« Il devient dès lors compliqué de vérifier si la discrimination est véritablement contre les musulmans en tant que tels ou contre une certaine pratique de l’islam qui est rejetée par les autochtones »
Oui, on peut dire en effet que les attaques visent une certaine pratique de l’islam, mais elles sont aussi liées à des interprétations fallacieuses lié à des versets décontextualisés (j’ai tenté d’expliquer le pourquoi de ce besoin plus haut). Mais par effet d’amalgame l’ensemble de la communauté est touchée, tout comme c’est l’ensemble de l’islam qui est visé. Le rejet dont on parle depuis le début vise l’ensemble.
Le phénomène d’amalgame est humain à la base (lié au fonctionnement de notre cerveau) et aura tendance à se renforcer dans le but de justifier ces vues et de se donner raison (dans le sens où l’on voudra croire que c’est bien la communauté musulmane et la religion musulmane qui pose problème et non pas une infime partie, beaucoup pensent que l’on ne peut pas vivre avec des musulmans, il faut là encore le justifier à soi-même), mais aussi parce que l’on entend parler bien plus de ce qui ne va pas que de ce qui va. Donc on généralise. Le phénomène du bouc-émissaire accentue également cet effet d’amalgame. Le musulman prendra pour le fanatique musulman (on a vu des imams non fanatiques se faire tuer ou encore tabassé aux USA et ailleurs). D’ailleurs pourquoi des émeutes pour le burkini ? Il semble bien que tout cela engendre un trouble à l’ordre public, que tout est lié.
Le travail de sape des vues islamophobes contre la communauté musulmane en général que l’on entend depuis des années au sein des grands médias n’aide en rien à enrayer ce phénomène. D’autant plus que ces discours discriminatoires majoritairement fallacieux et mensongers n’arrivent pas à être contrebalancer de manière rationnel (les point de vue opposés au sein des grands médias sont bien trop naïfs et inconsistants). Cela tend donc à prouver la justesse des vues discriminantes pour ceux qui les entendent, donc à renforcer l’islamophobie, les stéréotypes mensongers et justifier la thèse des théories racistes en général. D’où peut-être un racisme et une islamophobie de plus en plus décomplexée. Mais aussi une montée constante de l’extrême droite depuis des années. La durée d’écoute sur les années qui s’écoulent favorisant de plus en plus le phénomène et la rentrée de ces idées dans l’inconscient collectif. La méconnaissance de la religion musulmane (bien souvent par les musulmans eux-même), ou encore de certaines réalités sociales, n’aident évidemment pas à répondre aux stéréotypes véhiculés.
« Nous nous comprenons peut-être mal sur la finalité de ces mesures de police administrative. »
Je commence à voir ce que vous voulez dire sur ce point et la question est en effet délicate. La non interdiction peut en effet être à double tranchant étant donné le contexte actuel. Mais cette vision à court terme ne pourrait pleinement se justifier que si un travail à long terme et sur les causes réelles qui occasionnent ces troubles se fait en parallèle. Autrement on ne fera qu’alimenter une fois de plus ce cercle vicieux de tensions réciproques. La couleur de peau d’un maghrébin qui sera associé à l’islam aura aussi du mal à disparaître, on pourra difficilement lui demander de rester chez lui pour cause de trouble à l’ordre public potentiel si les tensions s’accentuent d’avantage.
Il serait donc injuste de voir que l’on prend d’un côté des mesures (mesures qui plus est objectivement injustes) contre les musulmans, alors que ceux qui attisent la haine envers les musulmans dans les médias peuvent le faire en toute impunité. Ils devraient tomber sous le coup de la loi. On serait donc en droit de penser que l’injustice de cette solution à court terme devrait être contre-balancer par un arrêt de l’impunité de ceux qui sont une cause réelle de ce trouble à l’ordre public en raison de leurs discours fallacieux et mensongers qui poussent aux tensions. Les autres causes profondes du commentaire précédent demandant bien plus de temps à être abordés.
Dans le cas contraire comment demander et faire comprendre aux musulmans (comme à tout autre communauté) de « faire profil bas » si ceux qui les agressent de manière discriminatoires dans les médias pour de fausses raisons le font en toute impunité ou encore sans réponses valables ? Comment cela pourrait-il marcher ? Cela serait la porte ouverte à toute sorte d’abus et prendrait la direction de plus en plus de tensions communautaires. Le un poids deux mesures ne risque-t-il pas d’accentuer le sentiment d’injustice et les tensions ?
Je rajoute, et bien que l’on semble d’accord sur ce point, qu’il parait d’autant plus urgent de s’attaquer aux causes réelles que l’islamophobie est bien devenue une réalité et menace la paix sociale, surtout lorsqu’elle est associée aux actions de Daech. Pour preuve, les réactions hystériques envers les musulmans suite aux attentats qui n’ont aucun rapport avec les réactions mesurées qui ont eu lieu lors des attentats sur notre territoire dans les années 90. On voit bien une différence de mentalité entre ces deux périodes. Il semble que l’on en est arrivé à vouloir casser du musulman pour le plaisir de casser du musulman. La France a bien changé à ce niveau et la montée constante de l’extrême droite ces dernières décennies en est aussi une preuve. Extrême droite qui est aussi le principal vecteur des discours racistes et islamophobes qui visent la communauté musulmane française. Là encore tout est lié.
D’autant plus urgent de s’attaquer aux causes réelles que l’augmentation des tensions entre musulmans et non-musulmans est l’objectif avoué de Daech dans le but de déstabiliser les pays Occidentaux. Le combat contre le terrorisme devrait donc également se jouer sur ce terrain.
Parce qu’en raison du contexte et des faits décrits, et si rien n’est fait contre ceux qui mettent le feu en toute impunité nous dépassons le « trouble à l’ordre public » ou « l’incitation à la haine raciale ». Comme nous sommes en guerre contre Daech et que ses objectifs sont justement de mettre le feu et de déstabiliser notre pays, ces incitations à l’affrontement communautaire que l’on entend dans les médias pourraient même être rapprochés d’un concept du type aide à l’ennemi (bien que certains ne doivent certainement pas avoir conscience de cet état de fait). Parce que le but serait plutôt de faire front commun et non pas d’augmenter les divisions.
Questions réponses aux idée reçues sur les communauté française d’origine étrangères